Figures logo
Solutions
BenchmarkFigures x MercerGrilles de salairesRevues de salairesÉquité salarialeTransparence des salaires
TarifsClients
Ressources
BlogCompClubGuidesWebinars
À propos
L'équipe FiguresPresseSécuritéPartenaires & Intégrations
Obtenir une démo
ConnexionObtenir une démo
Connexion Figures
Favicon 256x256
Si votre entreprise utilise Google Workspace
Se connecter avec Google
Si votre entreprise utilise Microsoft 365
Se connecter avec Microsoft
Si votre entreprise utilise SAML SSO
Se connecter avec SAML SSO
Si vous préférez recevoir un lien de connexion par email
Se connecter avec lien de connexion
Close
  • Accueil
  • >
  • Blog
  • >
  • Astreintes en entreprise : organisation, rémunération et bonnes pratiques RH

Astreintes en entreprise : organisation, rémunération et bonnes pratiques RH

Politique RH
•
28
/
07
/
25
•
2
min de lecture
Astreintes en entreprise : organisation, rémunération et bonnes pratiques RH
Sommaire
Heading 2
Partager
Lien copié !

Les astreintes font partie de la vie de nombreuses entreprises quelques soit le domaine d’activité ou la taille d’entreprise. Elles garantissent la continuité de service, mais posent aussi des questions essentielles : comment organiser ces périodes ? Comment compenser équitablement les salariés concernés ? Et surtout, comment éviter que cette contrainte ne devienne une source de démotivation voire de conflit ?

Pour y voir plus clair, nous avons lancé une enquête en août 2025. 25 entreprises y ont répondu, nous offrant un panorama riche de pratiques… et de défis encore non résolus.

Voici ce que nous avons appris.

Une pratique déjà bien installée

68 % des entreprises interrogées déclarent avoir mis en place des astreintes. La pratique n’est donc pas marginale, surtout dans les secteurs tech et service client.

  • Encadrement RH : 100 % des entreprises concernées disposent d'une politique interne ou d'un accord d'entreprise formalisé, démontrant ainsi l'importance accordée à la structuration juridique des astreintes dans leur organisation.
  • Dialogue social : 65 % ont consulté leur CSE lors de la mise en place, illustrant une volonté d'impliquer les représentants du personnel dans ce dispositif qui impacte directement la qualité de vie au travail des salariés.
  • Métiers concernés : sans surprise, les équipes Tech arrivent largement en tête (94 %), suivies par le service client (41 %) et certaines fonctions support critiques pour la continuité des opérations de l'entreprise.
Exemple de postes cités : ingénieurs infra, Site Reliability Engineer, (en charge de la fiabilité, la disponibilité et la performance des services numérique de l’entreprise), IT support, développeurs backend.
Graphique sur l’encadrement des astreintes par accord ou politique RH.

Malgré tout, l’astreinte n’est pas toujours jugée nécessaire. Certaines entreprises choisissent de s’en passer, que ce soit par conviction ou par pragmatisme. Derrière ce choix, on retrouve des arguments très concrets : absence de besoin réel, complexité juridique, spécificités liées à la taille et au contexte de l’organisation, ou l’absence de formalisation claire des conditions.

Comment s’organisent les astreintes ?

L'organisation varie considérablement selon les entreprises, reflétant la diversité des besoins opérationnels et des cultures d'entreprise :

  • Contrats concernés : Plus d’une entreprise sur deux a choisi de généraliser les astreintes aux deux types de contrats (forfait jours et forfait heures). Parmi les autres, la pratique reste davantage concentrée sur les salariés en forfait jours.
  • Mode de désignation :
    • 47 % fonctionnent sur un mix volontariat/planning imposé, combinant ainsi la flexibilité du choix personnel avec les nécessités organisationnelles.
    • 29 % s'appuient uniquement sur le volontariat, privilégiant l'engagement spontané des collaborateurs.
    • 24 % organisent leurs astreintes via un planning tournant imposé, garantissant ainsi une répartition équitable de la charge.
  • Fréquence : la majorité significative (59 %) fonctionne avec un rythme de 2 à 3 astreintes par mois pour chaque collaborateur concerné, ce qui semble représenter un équilibre acceptable entre continuité de service et qualité de vie professionnelle.
  • Durée : l'amplitude varie considérablement, allant de la simple soirée ponctuelle à la semaine complète d'astreinte, incluant généralement les périodes de week-end qui présentent des enjeux spécifiques de compensation.

En d'autres termes, les pratiques sont loin d'être homogènes sur le marché français. Cette diversité témoigne d'approches distinctes : certaines entreprises privilégient la flexibilité et l'adaptation aux contraintes individuelles, tandis que d'autres optent pour une organisation plus rigide mais offrant davantage de prévisibilité à long terme pour les collaborateurs.

Graphique sur la fréquence moyenne des astreintes.

Compensation : entre primes fixes et heures supplémentaires

Avant toute chose, revenons sur un détail de vocabulaire:

  • L’astreinte correspond à la période durant laquelle le salarié, sans être sur son lieu de travail ni à la disposition permanente de l’employeur, doit rester joignable et en mesure d’intervenir si besoin. C’est donc une obligation de disponibilité, mais sans travail effectif tant qu’aucun appel n’est reçu.
  • L’intervention, en revanche, désigne le moment où le salarié est effectivement sollicité pendant son astreinte pour réaliser une tâche. Dans ce cas, le temps consacré à l’intervention est considéré comme du temps de travail effectif, rémunéré ou récupéré selon les règles en vigueur.

Toutes les entreprises interrogées déclarent verser une prime fixe / forfaitaire d’astreinte, versée même en l’absence d’intervention. Dans la grande majorité des cas (88 %), ce montant est uniforme pour tous les salariés concernés, quel que soit leur poste ou leur niveau hiérarchique. Seules quelques structures adaptent le montant selon le métier ou le salaire.

Les montants sont très hétérogènes : ils oscillent de 45 € à 1 337 € par période d’astreinte, avec une moyenne située entre 300 et 450 €. Certains témoignages indiquent par exemple :

  • 45 € par jour de semaine et 90 € le week-end/jour férié.
  • 320 € pour une semaine d’astreinte, 380 € pour un week-end.
  • Des primes spéciales supplémentaires (190–270 €) pour les jours fériés.

En revanche, la question se complexifie lorsqu’une intervention effective a lieu pendant l’astreinte. Trois mécanismes dominent :

  • Repos compensatoire (53 %) : allocation de 0,25 à 1 jour de repos selon la durée de l’intervention (par exemple, 0,5 jour pour une intervention de 3 à 5 heures).
  • Paiement d’heures supplémentaires (53 %) : temps calculé par tranches (15 min, 30 min) ou arrondi à l’heure supérieure. Certaines entreprises appliquent un coefficient de majoration (jusqu’à 200 % du taux horaire).
  • Prime additionnelle (29 %) : parfois forfaitaire, parfois proportionnelle à la durée ou au salaire. On constate une fourchette courante entre 50 et 150 € par intervention dans la majorité des cas, avec des pics bien plus hauts quand la règle est liée au salaire.
Exemple concret : une entreprise verse 25 € pour 6 h d’intervention, 50 € pour 12 h et 75 € pour 24 h. Une autre applique un système d’équivalence : une intervention de plus de 5 heures ouvre droit à une prime équivalente à une journée de salaire.

Ce panorama met en lumière une réalité clé : l’absence d’harmonisation. Chaque organisation bricole un système entre forfaits, repos et primes, souvent en fonction de son historique ou de ses contraintes internes.

Résultat : une grande diversité de pratiques, qui peut nourrir des incompréhensions — voire un sentiment d’injustice — entre entreprises et parfois au sein d’une même équipe.

Laisser le salarié décider de la compensation (repos, heures sup, prime) pourrait sembler “naturel” dans une logique de flexibilité. Pourtant, moins d’une entreprise sur cinq l’autorise. Cela traduit une tendance générale : la gestion des astreintes reste encore largement cadrée par l’organisation plutôt que co-construite avec les collaborateurs.

Si cette pratique est encore minoritaire, elle peut représenter un vrai différenciateur en matière de marque employeur. Permettre le choix, c’est :

  • reconnaître que les besoins varient selon les profils (ex. un jeune parent peut préférer du temps, un junior un revenu supplémentaire),
  • renforcer le sentiment de contrôle et de justice organisationnelle,
  • améliorer l’adhésion au dispositif d’astreinte, souvent perçu comme contraignant.
Graphique sur la possibilité de choisir son mode de compensation.

Comment les salariés perçoivent-ils ces dispositifs ?

Perception : entre satisfaction et marges d’amélioration

L’estimation de la perception globale des salariés reste plutôt positive : 53 % jugent la gestion de leurs astreintes bien organisée et correctement rémunérée. Un chiffre encourageant, qui montre que la majorité des entreprises interrogées parviennent à instaurer un cadre jugé “juste”.

Mais il ne faut pas s’arrêter là. Plus d’un tiers des répondants (35 %) parlent d’un dispositif seulement “acceptable” : autrement dit, ça fonctionne, mais des irritants subsistent. Enfin, 6 % jugent leur gestion négative — un signal faible, certes, mais qui rappelle qu’une mauvaise organisation peut rapidement devenir un sujet de tension sociale.

Graphique sur la perception des salariés concernant les astreintes.

Les bonnes pratiques qui font la différence

Les retours qualitatifs montrent que les organisations les mieux perçues ont en commun quelques leviers :

  • Une planification anticipée : prévoir les plannings plusieurs semaines à l’avance permet non seulement de mieux répartir la charge, mais aussi de réduire le stress lié à l’incertitude.
  • Un suivi rigoureux avec des outils adaptés : Jira, Confluence ou Lucca sont utilisés pour tracer les astreintes et interventions, assurant transparence et fiabilité, notamment pour la paie.
  • La co-construction avec les équipes : certaines entreprises bâtissent leurs dispositifs en associant RH, managers et collaborateurs concernés, ce qui favorise l’adhésion et réduit le sentiment d’imposition.
  • L’autonomie laissée aux salariés : offrir la possibilité de choisir ses périodes d’astreinte, dans un cadre supervisé, renforce le sentiment d’équité et de contrôle.
👉 Ces pratiques ne nécessitent pas forcément de gros moyens, mais elles traduisent une logique : traiter l’astreinte comme un sujet de management participatif plutôt qu’un simple impératif opérationnel.

Les difficultés persistantes

Malgré ces efforts, les entreprises restent confrontées à des zones grises complexes :

  • Forfait jours vs forfait heures : l’articulation entre les deux statuts est un casse-tête récurrent. Une intervention de nuit, par exemple, n’a pas les mêmes implications légales ou pratiques selon le contrat du salarié.Les solutions envisagées dans ces cas sont la mise en place de repos compensatoires et/ou de primes forfaitaires, sur des plages horaires prédéfinies:
    • Repos compensatoire : attribuer des demi-journées ou journées selon la durée de l’intervention (ex. >3h = 0,5 jour, >5h = 1 jour).
    • Primes forfaitaires : montants fixes par période (semaine, week-end, jour férié), parfois différenciés.
  • Évaluation du temps réellement travaillé : lorsqu’un incident dure trois heures, cela ne signifie pas forcément trois heures de travail effectif (temps de latence, monitoring passif…). Comment définir une règle juste sans générer de frustration ?
  • Repos obligatoires après intervention nocturne : la réglementation impose des durées de repos minimums, mais leur application concrète est délicate. À quelle heure le salarié doit-il revenir travailler après une intervention en pleine nuit ? Comment gérer le décalage avec l’équipe ?

Ces difficultés illustrent bien le défi des RH : concilier conformité légale, équité perçue et contraintes opérationnelles.

👉 En clair : si la majorité des salariés jugent le système satisfaisant, l’équilibre reste fragile. Ce sont les détails — qualité de la planification, clarté des règles, capacité d’adaptation aux statuts — qui font la différence entre une astreinte vécue comme une contrainte supportable et une astreinte perçue comme une injustice.

Nos recommandations pour les RH

Les résultats de l’enquête montrent que les astreintes sont un sujet sensible : bien gérées, elles sont acceptées, voire bien perçues ; mal encadrées, elles deviennent vite un facteur de tension. Pour les RH comme pour les managers, l’enjeu est donc d’en faire un espace de clarté et de confiance. Voici quelques pistes concrètes :

✅ Clarifier et formaliser les règles

Trop souvent, les zones grises créent de la frustration. Qui est concerné ? Quels montants sont versés ? Quelles sont les règles de repos ?

→ Une politique claire, intégrée dans un accord ou une charte interne, sécurise l’entreprise juridiquement et rassure les salariés.

✅ Équilibrer la compensation‍

La rémunération ne suffit pas toujours à compenser la contrainte. Certaines entreprises associent une prime fixe à un repos compensatoire. D’autres laissent le salarié choisir entre temps ou argent.

→ Un mix bien pensé répond à des attentes variées : un parent de jeunes enfants n’aura pas les mêmes besoins qu’un junior en quête de revenu supplémentaire.

✅  Impliquer les salariés dans la construction‍

Les meilleures pratiques observées reposent sur la co-construction : consultation en amont, possibilité de choisir ses périodes, validation partagée.

→ Cette démarche accroît l’adhésion et limite le sentiment d’injustice.

✅ Mesurer et suivre les données

Trop d’organisations pilotent leurs astreintes “à vue”. Pourtant, disposer de chiffres (fréquence, temps d’intervention réel, perception des salariés) permet d’ajuster en continu.

→ Un suivi transparent, accessible aux RH, aux managers et à la paie, évite les contestations et nourrit une culture de transparence.

✅  Adapter aux réalités métiers

Les attentes et contraintes ne sont pas les mêmes pour un ingénieur infra d’astreinte la nuit et pour un chargé de support client disponible le samedi.

→ Il est essentiel d’adapter les règles aux contextes : niveau de criticité, volume d’incidents, contact direct ou indirect avec les clients.

👉 En bref : les astreintes peuvent rester un irritant ou devenir un outil de confiance. La différence se joue dans la clarté des règles, l’équité des compensations et la place donnée aux collaborateurs dans le dispositif.

Conclusion : vers une gestion plus juste des astreintes

Notre enquête montre une réalité contrastée. D’un côté, les entreprises prennent le sujet au sérieux et compensent systématiquement.

De l’autre, l’hétérogénéité des pratiques et les zones de flou génèrent parfois frustration et complexité.

La bonne nouvelle ? Avec un peu de clarté, de co-construction et de suivi, les astreintes peuvent devenir non pas un mal nécessaire, mais un vecteur de confiance et de transparence.

Virgile Raingeard
Virgile Raingeard
CEO et co-founder de Figures
Partager l'article
Lien copié !

Articles similaires

Tous les articles
Vers une épidémie de ruptures conventionnelles ?
Politique RH
Vers une épidémie de ruptures conventionnelles ?

En 10 ans, les ruptures conventionnelles ont augmenté de 45%, s’approchant désormais du demi-million chaque année. Mais comment analyser cette explosion pour un dispositif datant de près de 30 ans ? Et comment appréhender ces demandes en tant que DRH ?

Les RH vont-elles être remplacées par l’IA ?
Politique RH
Les RH vont-elles être remplacées par l’IA ?

Mais alors, la fonction RH est-elle éminemment menacée ? Quels pans du métier sont aujourd’hui entièrement automatisables ? Et l’IA est-elle seulement responsable du manque de considération du métier ?

Guide complet des avantages employés en 2025 : Tendances et benchmarks incontournables
Politique RH
Guide complet des avantages employés en 2025 : Tendances et benchmarks incontournables

Découvrez les tendances des avantages employés en 2025 : télétravail, santé mentale, épargne salariale. Guide complet avec données et benchmarks actualisés.

Tous les articles
Envelope
Suivez toutes les actualités autour de la rémunération
Thank you! Your submission has been received!
Oops! Something went wrong while submitting the form.
EnvelopeNewsletter
Envelope
Rejoignez la Compversation

Abonnez-vous à la newsletter dédiée aux professionnels de la rémunération

Thank you! Your submission has been received!
Oops! Something went wrong while submitting the form.
EnvelopeNewsletter
Figures logo
Français
English
Français
Solutions
Revues de salairesGrilles de salairesBenchmarkÉquité salarialeTransparence des salairesTarifsSécurité
Ressources
BlogWebinarsGuides
Figures
ClientsIntégrations et partenaires À proposNous contacterPresseCarrières
Légal
Conditions d'utilisationPolitique de confidentialité du sitePolitique relative aux cookiesPolitique de confidentialité de l'applicationCentre de gestion et de la confidentialitéMentions légales
ISO27001
Paytransparency
SOC
GDPR
© 2025 Figures. Tous droits réservés.